L’acte d’être dans la “Metafisica” de Tomas Alvira, Melendo et Clavell

Postado em 07-03-2008

(Je crois edition 1982)

 

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1. PARTIE: Critique du concept d’acte d’être dans la <<Metafisica>>

1.1 ABSTRACTUM
1.2 RESUMÉE

1.3 TEXTE PRINCIPAL (manque)

2 PARTIE: Exposé cohérent de la vraie doctrine de St. Thomas sur l'<<esse>> (manque)

 

1. PARTIE: Critique du concept d’acte d’être dans la <<Metafisica>>

 

1.1 ABSTRACTUM

 

Faciné du thomisme je consacre mon temps depuis un moment à la métaphysique d’Aristote. Je voulais être confirmé dans sa manière de penser, pour mieux comprendre la doctrine de St. Thomas.

Mais avant que j’aie suffisamment approfondi la doctrine d’Aristote, je suis tombé sur une métaphysique qui se disait selon l’esprit de St. Thomas. Pour cela je faisais une petite exception et je me suis de nouveau consacré à St. Thomas avant d’avoir fini mes études d’Aristote.

La métaphysique m’a choqué et rempli d’un refus profond. C’était une perversion complète de la doctrine de St. Thomas, pourrie par le platonisme. Je me demandais d’où j’avais cette impression et d’où venaient ces nouvelles idées de la <<Metafisica>>.

Comme la métaphysique faisait référence à Étienne Gilson et qu’on estime celui-ci proche du <<néo-thomisme>>, mes soupçons vont dans cette direction.

(Justement avant de lire la <<Metafisica>> je m’étais acheté <<L’être et l’essence>> d’Étienne Gilson. Je ne l’ai pas encore lu. Mais je vais examiner attentivement en quelle mesure la <<Metafisica>> reflète ces idées.)

 

 

a) La doctrine de l’acte d’être se poursuit a travers le livre comme un fil rouge, une doctrine nouvelle des auteurs. Cette doctrine est décorée de citations de St. Thomas, comme s’il la partageait. Mais des positions thomistes ne se trouvent que rarement dans le livre. Le <<pulchrum>>, par exemple, est considéré comme un transcentental propre, et non pas comme une sorte de <<bonum>>, comme c’est la doctrine de St. Thomas.

 

b) La doctrine de l’acte d’être prend son origine d’une fausse interprétation de la <<distinction réélle>> entre <<Esse>> et <<Essentia>>. La fausse identification de <<Esse>> et <<Existentia>> se trouve aussi  auprès d’auteurs bien thomistes. Mais ici elle trouve une interprétation, qui se refert au platonisme. De la même manière que l’essence est composée de la forme et de la matiere, la métaphysique présente la composition de chaque Ens par la composition de l’essence et de l’acte d’être. Selon les auteurs l’acte d’être précédait l’essence et lui a donné toute sa perfection, à l’opposé de St. Thomas. Si on prend cela pour sérieux, l’essence n’a pas plus de perfection en soi que la matière première. Je ne vois pas en quoi une telle essence se distinguerait de la matière première. Les auteurs ne le montrent pas.

 

c) Cela est exactement le contraire de la doctrine de St. Thomas d’Aquin.

Les perfections du <<ipsum esse>> et de la substance sont complémentaires dans la créature. Il ne peut donc donner aucune des deux ses perfections à l’autre. C’est justement cela que dit la distinction réélle vraiment.

(Il semble que je sois le seul, qui voit dans le <<ipsum esse>> un terme technique.)

Le <<ipsum esse>>, comme la partie de l'<<esse>> qui ne provient pas nécessairement de la substance, a toute son actualité d’une cause ÉXTERNE et non pas d’un acte d’être interne.

(En dernier lieu cette cause est le <<Ipsum esse subsistens>>, donc Dieu.) Le “ipsum esse” de la créature ne donne donc nullement sa perfection à l’essence, mais au contraire l’essence de la substance donne la possibilité au “ipsum esse”. Il faut dire par contre, que la substance EXISTE par le <<esse>>. La partie de l'<<esse>> qui n’est pas <<ipsum esse>>, a toute sa perfection par la perfection de l’essence (donc de la forme) et non pas l’inverse.

 

d) Le <<esse>>, dans le vrai thomisme, n’est pas un acte uniforme dans la créature, mais une multitude de perfections existantes, qui chacune est une et parfaite.

La seule partie de l'<<esse>> qui forme une certaine unité est l’être qui est produit nécessairement par la substance existente. Cette partie de l'<<esse>> on peut la nommer d’une certaine manière <<actus essendi>> parce qu’elle vient de l’ESSENCE. C’est à cause de l’essence que la chose est nommée <<ens>>. Cet <<actus essendi>> reçoit donc toute sa perfection par la forme et non pas l’inverse. La forme ne reçoit donc aucune perfection d’un acte d’être interne quelconque.

 

e) Le <<ipsum esse>> par contre signifie exactement l’ouverture envers Dieu (<<participatio>>). Si le <<ipsum esse>> était seulement la représentation d’un acte d’être qui dès le début fairait partie de l'<<ens>>, comme le pensent les auteurs, l'<<ens>> ne serait plus du tout ouvert à une détérmination extérieure.

La doctrine des auteurs est un idéalisme radical.

Le <<ens>> serait renfermé en lui-même avec son propre acte d’être, comme un autiste.

Dans la doctrine thomiste par contre l’actualité qui donne la détérmination au “ipsum esse” est le “esse” de Dieu lui-même, à travers la réalité objective. Cet <<esse>> ne peut d’aucune manière être partie du <<ens>> créé.

 

f) L’acte d’être, que décrit la métaphysique indiquée, ne contient aucune limitation, ni par l’essence ni par la matière. Il ne peut être que Dieu lui-même. La doctrine des auteurs est donc un panthéisme. Car les auteurs prétendent que cet acte d’être ferait partie intégrante de l'<<ens>> lui-même.

 

g) Le modèle d’acte et de puissance utilisé par les auteurs, n’est pas un modèle aristotélico-thomiste, mais un modèle platonicien. Dans ce modèle faux la composition de l’acte et de la puissance a une fonction purement négative pour le composé. Dans ce modèle, l’acte est limité par la puissance de manière que le composé est pire que ses parties. Cela contredit le modèle aristotélico-thomiste. Dans ce modèle la puissance n’a aucun effet limitatif rétroactif à l’acte, mais la puissance est le principe de la limitation. Elle limite seulement l’acte en tant que sa perfection est reçue dans la puissance.  Mais elle n’a aucun effet négatif sur la perfection de l’acte lui-même. Le composé d’un acte et d’une puissance est donc plus riche que l’acte lui-même. Il contient en plus de la perfection de l’acte des puissances supplémentaires qui permettent de reçevoir d’avantage d’actualisations.

 

h) Le modèle d’acte et de puissance, platonique et faux, conduit dans le composé de l’essence et de l’acte d’être à une <<inimitié de la substance>> comme il conduit à une inimitié du corps dans le composé de la forme et de la matière. Si l’essence n’a que la fonction de limiter l’acte d’être, qui selon les auteurs fait partie intégrante de l'<<ens>>, il serait donc mieux s’il n’y avait pas d’essence du tout. Cela signifie, dans ses dernières conséquences, que le but du monde n’est plus dans la vérité des choses (St. Thomas), mais dans la perte plus parfaite de la substance. Le but des choses serait l’union parfaite avec l’océan de l’acte d’être universel, avec perte de la propre substance (New Age).

 

i) Une autre conception des auteurs n’est pas thomiste du tout. Il pensent que l’existence serait une perfection propre (de nouveau leur acte d’être). Pour St. Thomas par contre, tout comme pour Aristote, le <<ens>> existe par les differentes perfections de l'<<esse>>. Il n’y a aucune propre perfection, qui fait qu’une essence existe, mais le <<ens>> existe par les différentes perfections qui forment le <<esse>>. Quand St. Thomas parle de l'<<actus essendi>>, il parle de la perfection dans le <<esse>>, qui est nécéssairement produite par la substance existante à partir de la perfection de l’essence (forme). Cette partie de l'<<esse>> a toute sa perfection de la forme et non pas d’une perfection supplémentaire. C’est l’essence qui fait de la chose un <<ens>>. Des perfections supplémentaires (pluriel!) se trouvent dans le <<ipsum esse>>. Mais ceux-ci non plus viennent d’un acte d’être interne, mais de causes externes.  Le <<ens>> existe par les perfections dans le <<esse>>. Mais l’existence elle-même n’est pas de perfection supplémentaire. Elle a justement la perfection qui sont toutes ces perfections.

 

j) Comme Aristote aussi St. Thomas explique l’absurdité de considérer l’existence comme une perfection (c.à dire quelle serait une propre essence). Seulement un <<ens>> existent peut reçevoir des perfections existentes. Mais pour reçevoir la “perfection (impossible) de l’existence” le <<ens>> devrait être en même temps “in-existant”. Pour cela St. Thomas explique que l’existence est première à la possibilité de reçevoir une perfection.

Pour cela il ne parle pas d’un composé d’existence et d’essence, mais d’un composé d´<<esse>> et d’essence. Dans ce point ne se trompent pas seulement ces auteurs, mais aussi quelques thomistes renommés.

 

k) Les auteurs évoques à plusieurs reprises l'<<analogia entis>> et l’expliquent avec une doctrine platonique de participation. L'<<analogia entis>> n’a rien à faire avec cela! L'<<analogia entis>> vient d’Aristote et il ne connait que dérision et raillerie pour la doctrine de participation platonicienne, comme aussi pour la doctrine semblable des pythagoriciens.

La doctrine de l'<<analogia entis>> n’a qu’un seul arrière-plan, c’est la découverte que l’existence n’est pas de perfection propre. (St.Thomas dit: n’est pas d’essence).

Parce que l’existence n’est pas de perfection propre on ne peut pas former un <<genus existentis>> (réel, mais seulement logique). (St. Thomas utilise ce fait connu pour montrer que la <<demonstratio quid est>> est essentiellement différente de la <<demonstratio quod est>>.) Pour former un genre commun on a besoin d’une perfection commune. Mais l’existence n’est pas de perfection propre. (Selon mon opinion cela est aussi une erreur de M. Heidegger.)

 

l) Les auteures croient que la substance et les accidents seraient des limitations de l’acte d’être qui contiendrait toutes leurs perfections. Selon leur opinion substance et accidents “participent” à l’acte d’être. Cela n’est pas possible. L’existence actuelle demande la perfection (la plus haute qui lui est dûe). Elle ne peut pas être l’ombre d’une réalité encore plus parfaite qui existe en réalité derière les choses. (Platon: Parabole de la caverne) Oubien substance et accidents existent réellement oubien il y a un acte d’être plus parfait derière eux. Mais les deux choses ne sont pas possibles en même temps!

L’existence actuelle trouve son unité dans l’essence. Une même chose ne peut pas être composée de plusieurs parties qui, elles, existeraient aussi en acte (substance, acte d’être). Plusieurs êtres existant en acte ne peuvent pas former une unité qui existe en acte. Une chose peut <<participer>> à l'<<esse>> d’une autre en tant que l’essence est en puissance en relation à l'<<esse>>. De cette manière les perfections de la créature peuvent participer à la perfection de l'<<esse>> subsistent. Mais l'<<esse>> en tant que tel est en acte. Il n’a donc pas de potentialité qui lui permettrait de participer encore à un acte plus grand. La créature ne peut même pas par participation former d’existence actuelle commune avec l'<<esse>> subistent. Autant moins la créature peut former une existence actuelle commune avec un acte d’être créé. C’est absurde.

Comme l'<<esse>> est nommé tel selon son actualité il ne peut pas lui-même être limitation d’un autre <<esse>>. Il ne peut exister actuellement seulement ce qui a la perfection (la plus haute qui lui est dûe). Par n’importe quelle limitation des perfections de l'<<esse>> l’existence actuelle se perd.

 

m) Tout cela se prouve déjà facilement par le fait que deux êtres en acte ne peuvent pas former un seul être en acte. Mais la substance et les accidents existent en acte. Il ne peut donc pas exister un acte d’être qui unit ces deux entre eux ou avec l’acte d’être.

 

n) Par cette même raison la définition du suppositum n’est pas reçevable. Les auteurs voient le <<suppositum>> donné par l’acte d’être qui unit substance et accidents. Mais substance et accidents existent en acte. Il ne peuvent pas être unis par un acte d’être supérieur. Les accidents reçoivent des détérminations extérieures, qui ne sont pas de l’essence de la substance.

 

o) Entre autres il faut donc dire selon la doctrine thomiste, et contre les auteurs, que l'<<esse>> ne peut absolument pas former un acte unique dans la créature. Mais l'<<esse>> est composé d’une pluralité d’actes. Seulement l'<<esse substantiae>> peut être regardé comme une certaine unité.

 

p) Aussi faut-il admettre, qu’il est complètement inutil d’inventer un acte d’être, qui unit substance et accidents. Comme un tel acte d’être serait différent et de la substance et des accidents, on aurait en tout cas besoin d’une limitation (pour la substance et les accidents). Mais de cette manière on aurait de nouveau une dualité entre acte d’être et limitation. Pour unir ces deux il faudrait introduire de nouveau un meta-acte d’être pour les réunir. Cela continuerait jusqu’à l’infini…

 

RÉSUMÉ

 

En résumé il faut dire contre les auteurs:

La potentialité de l’essence en vue de l'<<esse>> est détérminée de l’EXTÉRIEUR par la réalité objective et en dernier lieu par l'<<esse subsistens>> lui-même. Á l’INTÉRIEUR cette potentialité est détérminée par la forme. Mais dans aucun cas l'<<esse> est détérminé par un acte d’être intérieur. C’est l’essence qui fait de la chose un <<ens>> et non pas l’inverse. Concernant la détérmination de l’être intérieur, la forme est l’acte et non pas un autre acte d’être.

La forme n’est pas elle-même puissance envers un acte d’être interieur.

Surtout  l'<<esse>> ne peut pas être identique avec un tel acte d’être.